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Décoloniser l’enseignement supérieur : le projet Wìdòkodàdodà de l’Université d’Ottawa, un pas de plus vers la réconciliation

Rédigé par Collabzium | 30 sept. 2024

Grâce au soutien de la professeure Vanthuyne, le projet de recherche Wìdòkodàdodà (Construire ensemble), mené et dirigé par Mike Diabo et Mona Tolley, s’est vu octroyer une subvention de recherche communautaire. Le projet a pour but de tenir des consultations avec la Nation Anishinabeg pour comprendre comment l’Université d’Ottawa peut contribuer aux processus de décolonisation et d’autochtonisation.

Il a été sélectionné pour le deuxième volet du programme de subventions, conçu pour donner un coup de pouce aux travaux déjà financés afin de soutenir les activités de recherche communautaires qui n’étaient pas couvertes par le financement original. Le programme des subventions de recherche communautaire est une initiative conjointe pilotée par le Cabinet du vice-rectorat à la recherche et à l’innovation pour renforcer la participation communautaire en recherche. Cette initiative s’inscrit dans le Plan d’action en matière d’EDI en recherche et la stratégie de mobilisation des connaissances de l’Université d’Ottawa.

Le projet

En ces temps de réconciliation, le projet Wìdòkodàdodà est un exemple d’innovation en sciences sociales à l’Université d’Ottawa. Il vise à mener de vastes consultations auprès des membres de la Nation Anishinabeg partout sur leurs territoires ancestraux. La recherche examinera comment l’Université d’Ottawa peut contribuer efficacement à la décolonisation et à l’autochtonisation de son cadre institutionnel. Ce projet s'inscrit également dans l'objectif stratégique de la Faculté des sciences sociales de mettre en œuvre les recommandations du Plan d'action autochtone, contribuant ainsi à la décolonisation et à l’autochtonisation des programmes et méthodes d’enseignement de l'Université d'Ottawa.

« Ce projet constitue une étape essentielle dans nos efforts d’autochtonisation, car il met en évidence les principes de relationalité, de réciprocité et de responsabilité commune des Anishinabeg », explique la professeure Vanthuyne.

Le projet exigera la coorganisation et la codirection de consultations avec les communautés membres du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg. Ces consultations, qui mèneront à la création collaborative d’une plateforme d’apprentissage en ligne, permettront de trouver des mesures pour favoriser la revitalisation des systèmes de savoirs traditionnels.

L’équipe

Karine Vanthuyne est professeure d’anthropologie à l’École d’études sociologiques et anthropologiques. Ses travaux de recherche portent sur la participation autochtone, au Canada et au Guatemala, à des projets dits de « justice transitionnelle », de développement minier et d’appels à la décolonisation des universités. En tant que titulaire d’une Chaire pédagogique universitaire depuis 2020, la professeure Vanthuyne dirige un projet de recherche-action participative visant à déterminer les facteurs qui contribuent à l’autochtonisation décoloniale des programmes d’études universitaires. Son engagement envers la recherche participative et décoloniale la distingue dans le domaine de l’anthropologie. Ses travaux et ses publications ont paru dans des revues prestigieuses, comme le Journal of Latin American and Caribbean Anthropology et les Sage journals. Son travail montre l’influence de la recherche menée à la Faculté des sciences sociales pour contrer les injustices coloniales en enseignement supérieur. En consultant directement les communautés autochtones, la professeure Vanthuyne participe à l’atteinte de l’objectif global, qui est d’autochtoniser le monde universitaire, comme le demandent les chercheurs et chercheuses, et la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Mike Diabo, enseignant de sciences chevronné et animateur d’activités en plein air, excelle à créer des ponts entre les approches scientifiques occidentales et la sagesse traditionnelle des Anishinabeg. Comptant plus de 16 ans d’expérience comme enseignant de sciences au secondaire, conférencier invité, conseiller en programme et animateur d’activités d’apprentissage en nature, Mike possède une grande connaissance du territoire et maîtrise la création d’expériences éducatives qui combinent la science occidentale et le savoir ancestral des Anishinabeg.

Mona Tolley, conseillère principale à l’éducation autochtone à la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa, fait appel à des connaissances et pratiques holistiques autochtones dans son travail. S’appuyant sur plus de 20 ans d’expérience en éducation, elle œuvre à l’autochtonisation de tous les aspects de l’éducation afin de motiver et d’inspirer les jeunes. À titre de conseillère principale en matière d’éducation autochtone, elle joue un rôle clé en apportant la perspective des Anishinabeg à l’enseignement et à l’apprentissage, et en mettant l’accent sur l’importance de décoloniser l’éducation sur tous les plans.

Mona est conseillère en éducation autochtone à l’extérieur de l’Université également. Elle participe régulièrement au perfectionnement professionnel d’enseignantes et enseignants, et guide les conseils scolaires. Elle monte et donne des cours de niveau postsecondaire dans le cadre d’un programme autochtone de baccalauréat en sciences de l’éducation, et elle conçoit des programmes d’études pour la Commission scolaire crie. Grâce aux relations qu’elle entretient au sein de l’Université d’Ottawa et ailleurs, Mona reste profondément engagée dans la transformation des espaces éducatifs.

Mike et Mona apportent à l’Université d’Ottawa une expertise unique dans le domaine de l’éducation autochtone. Ces deux membres de la communauté de Kitigan Zibi Anishinabeg appuient les travaux du Comité d’autochtonisation et de décolonisation de la Faculté des sciences sociales, créé en 2018 par Karine Vanthuyne et des collègues en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Combler le fossé entre la théorie et la pratique

Grâce au projet Wìdòkodàdodà, l’Université d’Ottawa pourra savoir comment contribuer à la revitalisation des systèmes de savoirs traditionnels des Anishinabeg, gardiens et gardiennes du territoire où se situe l’établissement, et ainsi progresser sur la voie de la justice et de la décolonisation. À cette fin, Mike Diabo et Mona Tolley continueront de consulter abondamment les membres de leur nation. Ces consultations permettront d’établir un protocole de consultation entre l’Université d’Ottawa et les communautés membres de la Nation Anishinabeg, et de trouver des moyens de soutenir la revitalisation des systèmes de savoirs traditionnels par la cocréation d’une plateforme d’apprentissage en ligne.

Le projet pourrait grandement favoriser l’accès des étudiantes et étudiants autochtones aux programmes universitaires canadiens ainsi que leur réussite scolaire. Notons que le projet aborde également les questions centrales de la protection et de la transmission des savoirs dans le contexte éducatif actuel et met en évidence les contributions de la recherche menée à la Faculté pour résoudre les difficultés, tant universitaires que sociétales.

Découvrez les travaux de grande importance de la professeure Vanthuyne et renseignez-vous sur l’excellence de la recherche à la Faculté des sciences sociales en visitant le site Collabzium.