L'IPM : Contribution de la professeure Geranda Notten à un outil puissant pour mieux comprendre et combattre la pauvreté au Canada

L'Indice de Privation Matérielle (IPM) représente une avancée majeure dans la lutte contre la pauvreté au Canada. Contrairement aux mesures traditionnelles basées uniquement sur le revenu, comme la Mesure du panier de consommation (MPC), l'IPM offre une compréhension plus complète et nuancée de la réalité de la pauvreté en prenant en compte l'accès à des biens et services essentiels pour un niveau de vie acceptable.

Cet indice met en lumière la pauvreté dissimulée au Canada en évaluant des situations concrètes jugées nécessaires par la majorité des Canadiens pour un niveau de vie décent. Par exemple, l'IPM vérifie si une personne peut maintenir sa maison à une température agréable tout au long de l'année, incluant au total onze critères similaires. En 2023, l'IPM révèle qu'un Canadien sur quatre de 18 ans et plus est incapable de se permettre au moins deux de ces éléments, et parmi eux, 6 millions ont un revenu au-dessus du seuil de pauvreté. Ce phénomène s'explique par l'incapacité des mesures officielles de pauvreté monétaire à capturer la diversité des besoins et des situations individuelles, telles que les variations de coûts de logement ou les dépenses médicales non couvertes par l'employeur.

L'IPM a des impacts concrets sur les politiques publiques, la sensibilisation et la justice sociale. Il fournit aux décideurs des données cruciales pour élaborer des programmes de lutte contre la pauvreté plus efficaces et mieux ciblés, en s'attaquant non seulement au manque de revenu, mais aussi en valorisant de l'impact des programmes qui réduisent le coût de la vie, tels que les logements subventionnés, les services de garde d'enfants, l'assurance-médicaments et les transports en commun. Il sensibilise également le public à la complexité de la pauvreté et aux inégalités qui la sous-tendent, contribuant ainsi à une société plus juste et équitable.

Le rapport de l’IPM recommande que Statistique Canada intègre cet indice à ses enquêtes et analyses, ce qui permettrait d'approfondir la compréhension de la pauvreté et d'orienter les politiques publiques de manière plus efficace. Il propose également que les gouvernements canadiens utilisent cet indice comme mesure complémentaire de la pauvreté pour évaluer les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté et analyser les effets des efforts gouvernementaux.

La création de l’IPM est le fruit d'une collaboration étroite entre Banques alimentaires Canada, le Centre pour la sécurité alimentaire de Maple Leaf, Maytree et l'Environics Institute for Survey Research. Cette initiative unique a rassemblé une vaste gamme d'expertises, de la recherche statistique à l'expérience concrète de la pauvreté, sous la direction académique de la professeure Geranda Notten.

La contribution de la professeure Notten à ce projet témoigne de son engagement envers la mobilisation du savoir. Son expertise en politique publique comparative, et plus particulièrement en matière de pauvreté et de protection sociale, a été essentielle à l'élaboration de cet outil indispensable pour comprendre et lutter contre la pauvreté. En tant que professeure titulaire à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa, Geranda Notten inspire la prochaine génération de chercheurs et de décideurs à aborder les questions sociales complexes avec rigueur et compassion. Son travail sur l'IPM est un exemple concret de la manière dont la recherche à la Faculté des sciences sociales peut avoir un impact direct et positif sur la société en fournissant aux décideurs des outils pour mieux comprendre et répondre aux besoins des populations vulnérables.

Pour en savoir plus, consultez les rapports technique et non technique de l’IPM.