Thérapie cognitivo-comportementale antiraciste - Thérapie transformatrice pour les personnes racialisées

Dans une étude récente, les professeurs Jude Mary Cénat, Monnica Williams et leur collègue Angela Haeny (Université de Yale) ont élaboré des lignes directrices complètes pour proposer une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) antiraciste. Cette recherche comble les lacunes critiques des approches traditionnelles de la TCC, en offrant aux cliniciens des outils pratiques pour mieux servir les personnes racialisées. Les professeurs Cénat et Williams apportent leur expertise à ce travail novateur, qui met en valeur la recherche de la Faculté des sciences sociales dans ce qu'elle a de meilleur.

Le professeur Jude Mary Cénat, professeure agrégée à l'École de psychologie de la Faculté des sciences sociales de l'Université d'Ottawa, est une figure éminente dans le domaine de la santé mentale de la communauté noire au Canada, se concentrant sur les disparités raciales en matière de santé et de services sociaux. En tant que directeur du Laboratoire de recherche sur la vulnérabilité, les traumatismes, la résilience et la culture (V-TRaC) de la Faculté des sciences sociales et directeur du Centre interdisciplinaire pour la santé des Noirs, le professeur Cénat mène des recherches en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique et dans les Caraïbes. Ses travaux portent sur les disparités raciales dans les services de santé mentale, l'impact des catastrophes naturelles et des épidémies sur la santé mentale, ainsi que sur les questions de santé mentale à l'échelle mondiale. L'expertise du professeur Cénat en matière de facteurs culturels et de santé mentale fait de lui l'un des professeurs les plus influents de la Faculté, notamment en ce qui concerne les besoins des communautés noires au Canada.

La professeure Monnica Williams, psychologue clinicienne et professeure à la Faculté des sciences sociales de l'école de psychologie, est spécialisée dans la santé mentale des communautés racialisées et la recherche en psychopathologie. Avec plus de 200 publications scientifiques portant sur ces questions, le professeur Williams a apporté des contributions significatives dans ce domaine. Ses recherches, soutenues par des subventions fédérales, locales et de fondations, visent à lutter contre les disparités en matière de santé mentale et à améliorer la compréhension des facteurs culturels dans les troubles psychologiques. L'expertise de la professeure Williams est également démontrée par sa co-fondation du Conseil consultatif sur la diversité de la Fondation internationale sur les troubles obsessionnels compulsifs et par sa participation à plusieurs comités de rédaction de revues universitaires. Son parcours universitaire, qui comprend des postes dans des institutions prestigieuses telles que l'Université de Pennsylvanie, l'Université de Louisville et l'Université du Connecticut, a abouti à son rôle actuel à l'Université d'Ottawa en tant que Chaire de recherche du Canada sur les disparités en santé mentale, où elle continue à faire progresser les connaissances dans des domaines critiques de la recherche en santé mentale en tant que directrice du Laboratoire pour la culture et les disparités en santé mentale et du Laboratoire pour la recherche clinique psychédélique.

L'étude intitulée « Providing Antiracist Cognitive-Behavioral Therapy : Guidelines, tools, and tips » représente une avancée significative dans la pratique de la TCC. Les professeurs Cénat et Williams ont identifié des lacunes cruciales dans les approches traditionnelles de la TCC lorsqu'il s'agit d'aborder les questions raciales affectant la santé mentale des patients racialisés. La recherche propose des lignes directrices claires et applicables pour les cliniciens afin de fournir des interventions de TCC antiracistes, couvrant l'auto-développement clinique, la refonte du cadre théorique de la TCC et offrant des outils pratiques pour la mise en œuvre.

La redéfinition du modèle de la TCC constitue l'une des principales innovations de cette recherche. Comme l'explique le professeur Cénat, « l'aspect le plus important est la redéfinition du modèle TCC lui-même, qui intègre les trois éléments : les pensées, les émotions et les comportements, ainsi qu'un quatrième élément : l'environnement ». Cet ajout reconnaît les effets omniprésents du racisme sur la santé mentale et physique, les relations et le bien-être général des personnes racialisées. L'approche de l'étude fournit aux cliniciens un modèle qui répond aux besoins réels des personnes racialisées, ce qui profite en fin de compte à tous les patients.

Cette recherche a des implications considérables pour la pratique et la politique en matière de santé mentale. En abordant les limites de la TCC traditionnelle pour les populations racialisées, le travail des professeurs Cénat et Williams contribue de manière significative au domaine de la mobilisation des connaissances en sciences sociales. Les lignes directrices et les outils développés dans cette étude ont le potentiel de transformer la pratique de la TCC, d'accroître la confiance des personnes racialisées dans les soins de santé mentale et, en fin de compte, d'aider à décoloniser les interventions de la TCC.

L'impact de cette recherche va au-delà de la pratique clinique, en abordant d'importantes questions sociétales liées aux disparités raciales dans les soins de santé mentale. En fournissant un cadre pour une TCC antiraciste, ce document contribue à l'objectif plus large de créer des services de santé mentale plus équitables et plus efficaces. Ce travail illustre l'impact de la recherche de la Faculté, démontrant comment le travail universitaire peut directement influencer la pratique clinique et améliorer les résultats pour les communautés marginalisées.

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